Concert du lundi 7 novembre 2022

Quand :
7 novembre 2022 @ 20 h 00 min – 22 h 00 min
2022-11-07T20:00:00+01:00
2022-11-07T22:00:00+01:00
Où :
Salon de l'aquarium
89520 Thury
France
Coût :
Participation libre
Contact :
06 89 30 69 46

Réservation conseillée.Programme :

Gabriel FAURÉ
Nocturne no.4 en Mib majeur
Claude DEBUSSY
Préludes vol.1 (extraits)
X. La Cathédrale engloutie
III. Le vent dans la plaine
IV. Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir
V. Les collines d’Anacapri
Maurice RAVEL
Miroirs
I. Noctuelles
II. Oiseaux tristes
III. Une barque sur l’Océan
IV. Alborada del gracioso
V. La vallée des cloches

Quelques courants musicaux fin 19ème, début 20ème en France – La musique pour piano
La deuxième moitié du 19ème siècle voit l’apparition d’un courant classique et quelque peu
académique, mais aussi typiquement français, représenté par des compositeurs comme Camille
Saint-Saëns ou Gabriel Fauré. Ce dernier, mélodiste de premier plan, harmoniste d’une
stupéfiante intuition, fut l’un des grands représentants de la musique française au tournant du
siècle.
Puis, à l’aube du 20ème siècle, alors que Paris et Vienne sont les deux capitales de l’art, un
nouveau courant se développe en France : la musique impressionniste et symboliste représentée
notamment par Claude Debussy et Maurice Ravel.

Gabriel FAURÉ (1845-1924)
« DU FAURÉ ET DU FAURÉ”
“Je n’aime, je n’admire, je n’adore pas seulement votre musique, j’en ai été, j’en suis encore
amoureux” écrit le jeune Marcel Proust à Gabriel Fauré en 1897. Et il ajoute : “Je connais votre
œuvre à écrire un volume de 300 pages dessus”. À la recherche du temps perdu n’est pas un livre
sur Fauré mais le compositeur y a une place très importante.
NOCTURNES POUR PIANO
Au sein de son œuvre pour piano seul, les Nocturnes, composés entre 1875 et 1921, forment l’un
des ensembles les plus importants.
Comme ceux de Chopin, dont Fauré est l’un des rares à poursuivre la veine introspective, ce sont
davantage de libres rêveries que de strictes évocations de la nuit, pièces non seulement intimistes,
mais aussi passionnées, véhémentes, tragiques parfois.
Le nocturne n°4 témoigne de l’influence décroissante de Frédéric Chopin sur Gabriel Fauré, avant
son entrée dans une nouvelle période : une écriture opulente qui s’accorde à la profondeur
inédite de sa pensée.

Claude DEBUSSY (1862-1918)
Personnage-clef de l’histoire de la musique moderne, Debussy est l’auteur d’un catalogue riche de
150 œuvres touchant à presque toutes les formations. Parmi ses contributions majeures, citons la
Suite bergamasque, les Préludes et les Images pour piano.
Debussy, pianiste virtuose, a composé les 24 préludes en 2 volumes, écrits respectivement en
1909-1910 et en 1910-1912, comme l’aboutissement de son travail pour le piano. Chaque titre
figure à la fin de chaque prélude comme une suggestion poétique, souvent empruntée
directement au poème qu’il aimait. Il a aussi laissé de magnifiques cycles de mélodies (piano et
chant), notamment pour les vers de Verlaine, Baudelaire, Mallarmé etc. Pour Debussy c’était
indispensable que les compositeurs aient une compréhension profonde des poèmes qu’ils
mettaient en musique.
« Les rapports du vers et de la musique ? Je n’y ai pas pensé, dira-t-il, Je m’occupe très peu de
musique. » Interrogé sur ses poètes préférés en 1889, Debussy répondit : « Baudelaire ». L’auteur
des Fleurs du mal lui inspira notamment le prélude qu’il intitula : « Les sons et les parfums tournent
dans l’air du soir (1909-10). »Ce titre fût emprunté au poème Harmonie du soir.

Charles BAUDELAIRE (1821 – 1867)
Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

Maurice RAVEL (1875-1937)
La célèbre romancière Colette chercha longtemps le musicien capable de mettre en scène et en
musique les objets et les animaux familiers dont elle avait inventé la révolte contre la méchanceté
d’un enfant capricieux et pervers. Sa collaboration avec Ravel donna naissance à une fantaisie
lyrique de trois quarts d’heure connue sous le nom de L’Enfant et les Sortilèges qui s’est toujours
maintenue au répertoire grâce à la féérie raffinée de la musique de Maurice Ravel. Ses Jeux
d’eau (1901), sa Sonatine (1901-1903) et les Miroirs (1904-1905) comptent au nombre des
sommets du corpus des œuvres pour piano.
Recueil de cinq pièces pour piano seul, les Miroirs de Maurice Ravel ont été composés en 1904-
1905. Chacun des Miroirs est dédié à un membre du groupe « Les Apaches » auquel Ravel
appartenait, et qui réunissait à la fois des peintres, des écrivains et des musiciens.
Avec les Miroirs, Ravel estimait avoir franchi une étape dans l’élaboration de son langage
harmonique : cela apparaît clairement dans « Noctuelles », dont on notera le chromatisme
omniprésent, les gammes par tons et les âpres dissonances ; ainsi que dans « Alborada del
Gracioso », qui recourt à des éléments du Cante jando, une forme vocale du folklore tzigane
d’Espagne. Les autres pièces du recueil revêtent un contenu programmatique explicite : la
deuxième évoque, au travers d’une page d’une liberté quasi-improvisée, le chant triste d’oiseaux
au milieu d’une forêt épaisse, dans la chaleur écrasante de l’été ; la troisième décrit le voyage d’un
bateau au gré des vagues, représentées par des arpèges « d’un rythme souple » et « très
enveloppés de pédales » ; la dernière cherche à reproduire l’effet du son des cloches dans une
vallée par la superposition de multiples plans sonores. Ravel élabora une version orchestrale des
troisième et quatrième Miroirs.

Yoko Toda, piano
Biographie
Yoko Toda est née à Tokyo où elle obtient un diplôme de pianiste et une licence ès Art à
l’université de musique Musashino (Tokyo). Elle se perfectionne ensuite à Paris auprès de grands
maîtres du piano de tradition française tels Jacques Rouvier et Pascal Devoyon et participe à de
prestigieuses master-class internationales. Germaine Mounier, représentante de l’école française
de piano, lui prodigue également ses précieux conseils puis Erik Berchot à l’Ecole Normale de Paris
/ Alfred Cortot. Elle obtient le prix spécial d’interprétation de musique de chambre au 6ème
Concours International de piano Albert Roussel à Sofia en 2004. Avec Jean-Louis Capezzali,
hautbois solo à l’Orchestre philharmonique de Radio France, elle élargit ensuite son important
répertoire de musique de chambre.
Fascinée par la musique française, elle joue son répertoire de concertiste dans le cadre de
nombreux récitals en France et bénéficie des parrainages de l’Ambassade de France et de l’Institut
français du Japon (Récital solo à Hakuju Hall en 2007, Oji Hall en 2013 et Sumida Triphony Hall en
2016,2019…). Elle se produit en soliste dans de prestigieuses salles à Tokyo, joue à New-York ou à
Paris ainsi que dans plusieurs capitales européennes, mais partage aussi son enthousiasme au sein
d’ensembles de musique de chambre, et en tant qu’accompagnatrice dans les concours
d’orchestre et de conservatoires.
Aujourd’hui elle s’épanouit aussi dans un projet pédagogique lui permettant de mettre en œuvre
son talent d’enseignante, partageant ainsi, avec plaisir et attention, son amour de l’instrument et
sa passion autant pour le répertoire de son pays d’adoption, la France, que pour le répertoire
classique du piano dans sa grande diversité.

 

 

Concert du lundi 7 novembre 2022

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